JYB a écrit :Salut @ns ! Depuis le temps en effet que tu n'étais pas intervenu ici...
Pour en venir à la numérisation des BD : je ne sais pas si ça va faire venir les jeunes à la lecture, mais c'est en tout cas un nouveau support. Le tout est de savoir si à terme, les albums papier ne vont pas disparaître...? Sur un I-Pod ou tout ordinateur de poche, on peut mettre plein d'albums ; bonjour la taille de la "bibliothèque", qui tient dans la main, par rapport à une bibliothèque normale (les vieux collectionneurs voient ce que je veux dire...). Il faut savoir aussi qu'acheter le fichier numérisé d'une BD comme ça coûte plus de deux fois moins cher qu'un album papier. Cela va jouer dans la balance...
Les deux seuls trucs qui clochent (avis perso), c'est d'une part la petite taille des images et surtout des écrans, et d'autre part le procédé de lecture qui fait avancer les vignettes les unes après les autres par glissement (rien à voir, selon moi, avec les yeux du lecteur qui vont d'une case à l'autre dans un album papier).
Autre défaut (mais qui peut ne pas en être un) c'est qu'avec ce nouveau procédé, le dessinateur voit sa planche triturée alors qu'il a sans doute prévu (c'est le cas de Francis Nicole) une mise en page globale, avec un équilibre et une dynamique si l'on considère l'ensemble de la planche. La séquence des images pour une lecture sur un petit écran numérique fiche tout par terre.
Je n'ai aucun à priori en ce qui concerne les formats numériques quels qu'ils soient, y étant familiarisé de par mon mêtier, mais, grace à mon mêtier, je peux affirmer que la lecture sur écran, de texte ou de BD, n'a rien à voir avec la lecture traditionnelle d'un support papier.
Qu'on le veuille ou non, la lecture sur écran fatigue beaucoup, les yeux d'abord, l'esprit ensuite, car cette lecture ne procéde pas des mêmes ressources intellectuelles (il y a un numéro de "science et vie" qui explique cela mieux que je ne pourrais le faire), or les écrans actuels, pour être portables n'en sont que trés petits, donc encore plus fatiguants.
Quand on est jeune, ces fatigues ne sont pas sensibles, mais, avec le temps, je vous laisse imaginer les dégats (pour ma part j'ai maintenant prés de 30 ans de lecture sur écran, et j'en subit les conséquences).
Il ne faut pas oublier que sur un écran, quel qu'il soit, l'image n'est pas stable (comme sur le papier) et l'oeil doit s'y habituer pour
déchiffrer cette page, sans que l'on s'en rende compte, alors que, sur le papier, il peut saisir l'ensemble de la page d'un seul regard en "diagonale".
Enfin, et là je rejoints Jean Yves, une planche de BD se conçoit dans son ensemble, pour encore mieux faire passer l'action, et ne se lit pas, non plus, comme un texte !
Alors, en la découvrant vignette par vignette, on va perdre beaucoup des la dynamique que les auteurs ont voulu y mettre pour mieux souligner l'action (comme si on écoutait un air de musique par instruments séparés).
Et que dire du dessinateur qui s'est efforcé de détailler à l'extrème son dessin, pour le voir, au maximum, à la taille d'une carte de visite ?
Je vous laisse méditer tout cela !
Raymond