laurent a écrit :Ca fait partie du charme de l'album.
Mouais... C'est la seule façon de positiver sur ce coup-là... Ces couleurs "n'importe quoi" pouvaient à la rigueur passer à l'époque, avec une première parution dans un journal hebdomadaire débutant (en l'occurrence Pilote) ; le coloriste maison - peut-être daltonien...? - faisait apparemment les couleurs des autres BD comme Barbe-Rouge dont la première histoire mériterait largement d'être recolorisée elle aussi. Aujourd'hui, les nouveaux lecteurs qui découvrent la série T&L voient la différence entre le premier album et les derniers (sans parler de la comparaison avec d'autres séries) et risquent d'être rebutés, ce qui serait dommage... Jean-Michel Charlier lui-même disait, dans une interview, qu'une BD, ce n'est quand même pas le plafond de la chapelle Sixtine (il a entièrement raison et il voulait dire par là qu'il est inutile de produire des superbes couleurs artistiquement travaillées sur lesquelles on passe des mois et des mois) ; d'un autre côté, les couleurs sur les premières planches de T&L et de Barbe-Rouge, c'est quand même à l'opposé de Michel-Ange...
Je parlais ici de la parution dans Bo Doï d'une demi-planche recolorisée, afin que les membres d'Aéroplanète aillent voir ça et donnent leur avis (malheureusement, je ne sais pas intégrer un fichier dans le forum pour montrer cette demi-planche en direct ; de toute façon, le scan que je ferais pourrait dénaturer légèrement les couleurs). Dans Bo Doï, sont publiées la nouvelle demi-planche et l'ancienne pour comparaison : sur l'ancienne, la piste rouge vermillon et le ciel un coup rose, un coup orange, effectivement...
Mon avis, c'est qu'il vaudrait mieux que le coloriste qui referait pour de vrai les couleurs de ce Tanguy s'y connaisse en aviation militaire (par exemple, dans la nouvelle planche de Bo Doï, ce T-33 bleu métallisé, et cette piste couleur sable, sans regarder dans ma documentation, ça m'étonne beaucoup... En outre, les T-33 d'entraînement n'avaient-ils pas des parements rouges ?). Il faudrait aussi qu'il tienne compte des conditions climatiques du Maroc (comme on sait, l'histoire se déroule sur, et à partir de, la base militaire de Meknès ; lumière, décors et atmosphère en général différents de Cambrai ou de Toul par exemple).
Il y a aussi un aspect à considérer : refaire aujourd'hui les couleurs à l'ordinateur (comme ça a été fait sur cette demi-planche de Tanguy) implique de scanner les planches originales... Tout cela est un long travail qui coûte, et les planches originales, pas dit qu'elles soient toutes à disposition... Albert Uderzo les a presque toutes gardées je crois (il y tient comme à la prunelle de ses yeux, et il a bien raison comme je ne cesse de le dire à mes propres dessinateurs), mais combien d'auteurs ont égaré leurs originaux, à des décennies de distance...? Pas gagné d'avance...