Jean-Michel CHARLIER

[Raymond]

Libération de ce jour a publié un dossier spécial sur Moebius/Giraud. Il est question de Jean-Michel Charlier - tout de même... même s'il est baptisé Charlier tout court dans les 4 pages du dossier (et heureusement, il y a une cinquième page à part, tout à la fin, où le prénom Jean-Michel est indiqué). Mais rien de nouveau sous le soleil : certains des propos du scénariste, rapportés par le journal de ce jour, ont été prononcés à l'occasion d'une interview dans Libé il y a.. au moins 30 ans.

Ou comment faire un "papier" d'opportunité, en raclant les fonds de tiroir !
Terrible quand même que les journalistes actuels ne soient pas capables d'écrire seuls sur de tels monuments de la BD (Giraud et Charlier) !
J'espère que pour Giraud ils savaient au moins de qui ils parlaient .....

Raymond

[JYB]

Ou comment faire un "papier" d'opportunité, en raclant les fonds de tiroir !
Terrible quand même que les journalistes actuels ne soient pas capables d'écrire seuls sur de tels monuments de la BD (Giraud et Charlier) !
J'espère que pour Giraud ils savaient au moins de qui ils parlaient .....

Pour Giraud, c'est un long rappel de sa carrière ; il fallait faire un tel article. Libé a aussi republié une interview de Giraud parlant de sa démarche en tant qu'auteur, et parlant de la situation de la BD en général - interview remontant à... 1999.
En dernière page du numéro, il y a quand même un article à part, décrivant le héros Blueberry. Le texte est hybride : ça parle de Blueberry, et parfois c'est le personnage de Blueberry lui-même qui se présente, un peu comme s'il était interviewé.

[olivier]

Au revoir jean,

Tu es parti sans que l'on puisse te dire toute l'admiration que nous portions.dites le à son épouse. Merci à lui et à Jean-Michel Charlier de m'avoir autant captivé, comme peu de récits ne l'ont fait tous supports confondus.
http://www.youtube.com/watch?v=iSfSaZwrlbg

[olivier]

Jean Giraud sera enterré le jeudi 15 mars à 15h en la basilique Sainte-Clotilde du VIème arrondissement de Paris. Nous pensons tous à sa famille et à ses proches

[JYB]

Eddy Paape est décédé aujourd'hui, d'après un communiqué du Lombard et divers médias dont le site de Libération :
http://www.liberation.fr/livres/2012/05 ... ort_818302
Un des derniers, pour ne pas dire le dernier, des grands dessinateurs de l'après-guerre qui ont participé à la relance de Spirou et aux grandes aventures éditoriales de Dupuis (et plus tard, anonymement, à Pilote, le concurrent de Spirou).
Je mets cette info sur ce sujet "Jean-Michel Charlier" car Eddy Paape fut, pendant une bonne vingtaine d'années, le principal collaborateur (avec Victor Hubinon) de Jean-Michel Charlier, vu le nombre de BD et travaux divers qu'ils ont réalisés à eux deux entre le lendemain de la guerre et leur séparation professionnelle fin 1967 (date de l'arrêt de leur principale série Marc Dacier, et du passage d'Eddy Paape aux éditions du Lombard et leur journal, Tintin).
A noter que dans l'article en ligne de Libé dont le lien figure ci-dessus, le nom de Charlier n'apparaît pas une seule fois... Pourtant, les deux noms sont indissociables, alors que leurs oeuvres communes les plus connues : Valhardi, les Oncle Paul et Marc Dacier, sont citées.

In memoriam, voici deux extraits de Marc Dacier, une fameuse série, écourtée (au bout de 13 albums seulement) et regrettée par de nombreux lecteurs.
Dans l'un des albums (Au-delà du Pacifique), Eddy Paape s'est dessiné lui-même en tant que journaliste véreux travaillant pour la pègre californienne (il se prénomme Eddy dans la BD) :


Dans l'autre album, Chasse à l'homme, Eddy Paape est simplement nommé, à trois ou quatre reprises, par Marc Dacier en personne pour se sortir d'un mauvais pas (cet album est l'une des plus trépidantes histoires de Jean-Michel Charlier, toutes séries confondues ; techniquement parlant, pas un scénariste de BD contemporain n'arrive à la cheville de Charlier quand il a déployé ses talents dans cette intrigue politico-policière : nervosité de l'action, découpage serré, dialogues secs, pas de temps mort, plein de rebondissements...) :

[Fox Wiskey]

Eh oui, encore un grand monsieur qui s'en va ...
Je me suis toujours demandé si Francis Bergèse n'avait pas été influencé par le style d'E. Paape, un peu au tout début sur Jacques Renne ???

[JYB]

Je me suis toujours demandé si Francis Bergèse n'avait pas été influencé par le style d'E. Paape, un peu au tout début sur Jacques Renne ???

Il faudrait demander à Francis Bergèse.
Tout ce que je peux dire - d'après le témoignage de Paape lui-même, dans diverses interviewes qu'il a données ici et là - c'est que Paape a :
- certainement influencé Hubinon à ses débuts dans la technique de l'encrage.
- encré de très nombreuses planches de Buck Danny, surtout dans les années 50, ainsi que jusqu'au milieu des années 60, c'est-à-dire pendant la période où Francis Bergèse a fait ses armes en s'inspirant de la série ; les spécialistes reconnaissent sa "patte" à de nombreuses reprises. On sait aussi que Paape a remplacé Hubinon, souffrant et indisponible, pour réaliser un certain nombre de planches (comme la fin des Voleurs de satellites).
Bref, sans le savoir car le nom de Paape n'a jamais été indiqué (mais Hubinon, dans ses propres - rares - interviewes, reconnaît très facilement l'assistance de son ami de longue date), Francis Bergèse a, par ricochet, sans doute été influencé par Paape...

[Fox Wiskey]

Merci Jean-Yves

[JYB]

Complément : le n°89 du fanzine (aujourd'hui disparu) Les Cahiers de la BD rapporte que, quand Paape a débuté à la World, société du fameux Georges Troisfontaines (je n'y reviens pas, on en a parlé assez sur Aéroplanète), il a repassé à l'encre pleins de BD, dont les Buck Danny. Voici un extrait, avec l'interview de Paape en personne : "Troisfontaines désirait que les bandes qui sortaient de la World aient une certaine continuité. Longtemps, je me suis occupé de l'encrage, du "retraçage" comme on disait à l'époque, des bandes labellisées World Press. D'abord des Oncle Paul, puis les Buck Danny ont rapidement suivi. A l'époque, Victor Hubinon n'était pas de première force à ce niveau-là. J'encrais ses planches comme du Paape. Le jour où il s'est occupé lui-même de son encrage, cette manière de faire est devenue, par symbiose, sa technique. J'ai donc dû chercher un nouveau style d'encrage pour Marc Dacier" (1).
Ceci n'est qu'une interview parmi d'autres, et un indice parmi d'autres, démontrant la participation insoupçonnée d'Eddy Paape à la série Buck Danny - pour ne parler que de Buck Danny, car Paape a participé à d'autres séries de JM Charlier.
(1) Marc Dacier : une des grandes séries de Paape, sur scénario de Charlier, abrégée trop tôt (il n'y eut que 13 albums, alors qu'il aurait pu y en avoir pas mal d'autres).

[JYB]

Du nouveau (et à la fois du vieux...) avec Jean-Michel Charlier. Nous venons de découvrir des travaux inconnus de cet auteur prolifique. Il s'agit de deux romans-photos parus anonymement dans Bonnes soirées en 1958 et un bout de 1959. L'un, titré Mystérieux amour (qui se déroule dans une grande clinique de province), a été publié entre août et octobre 1958. L'autre, titré Un mannequin a disparu, a été publié à la suite, jusque début 1959 ; je joins la première page ci-dessous. Précisons pour l'anecdote que l'épouse de JM Charlier fut avant son mariage mannequin pour de grands couturiers, et c'est le cas de l'héroïne du roman (du moins pour le mannequin du roman ; le héros est plutôt un détective mis sur la piste de la disparition de la jeune femme par la mère inquiète de cette dernière).

[jeanpierreM]

Il me semble que l'écriture des bulles est celle de nombreux Buck D. ( le
frère de Mi tacq ?)

[JYB]

C'est en effet celle du frère de Mitacq, et c'est celle que l'on trouve dans de nombreuses productions BD et autres de l'agence World's Press du fameux Georges Troisfontaines, dans les années 50 et début 60 : Buck Danny, et aussi la plupart des BD de JM Charlier en particulier : Les Castors, Kim Devil, Marc Dacier, les Oncle Paul, etc, que ce soit dans Spirou, Risque-Tout, ainsi que dans Bonnes Soirées (à preuve ce roman-photo...).

[JYB]

Juste comme ça, parce que je viens de faire un scan, voici un extrait des Naufrageurs, la dernière histoire de Jacques Le Gall, une série d'aventures exaltantes de Jean-Michel Charlier au scénario et de Mitacq au dessin (aidé, dans le cas présent, de René Follet qui a réalisé une majeure partie des crayonnés).
Les deux planches présentées ci-dessous ont paru dans Pilote n°370 du 24 novembre 1966 (Les Naufrageurs était la dernière aventure de Jacques Le Gall, qui s'arrêtera l'année suivante). La BD ayant été éditée sous forme d'album chez l'éditeur belge Dupuis une bonne dizaine d'années plus tard, il a fallu triturer les planches pour que les 52 pages de l'histoire puissent se caser dans un album ne pouvant en contenir que 46 ; d'où des images supprimées, recadrées, déplacées... Ceux qui ont l'album peuvent comparer avec cette double page :



Comme nous sommes sur un forum de BD d'aviation, vous aurez reconnu bien sûr l'avion qui largue des parachutistes dans cette scène... Cela dit, les connaisseurs jugeront qu'un tel avion ne peut pas tellement transporter ni larguer des parachutistes aussi nombreux... A moins qu'un spécialiste nous indique le contraire ?

[Uinen]

Joyeux anniversaire, Philou, et Michèle Hubinon. Je vous souhaite une très belle journée.

[Philou]

Joyeux anniversaire, Philou, et Michèle Hubinon. Je vous souhaite une très belle journée.

Merci bien

Par ailleurs, la production du prochain Buck Danny avance bien car Francis Winidoerffer a terminé plus de la moitié de l'album. L'histoire devrait donc paraitre dans le premier semestre 2013.

Concernant Tanguy & Laverdure, la première partie de la prochaine histoire devrait paraitre à la fin de l'année.