DANS LA CHALEUR DE LA NUIT - NORMAN JEWISON

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Pierre Droudrou
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DANS LA CHALEUR DE LA NUIT - NORMAN JEWISON

Message par Pierre Droudrou »

Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night) est un film américain réalisé par Norman Jewison, sorti en 1967 ayant obtenu cinq Oscars en 1968 dont celui du meilleur film.
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Adapté du roman homonyme de John Ball1, le film raconte l'histoire de Virgil Tibbs, un policier noir du nord des États-Unis, qui se retrouve impliqué dans une enquête sur un meurtre dans la petite ville de Sparta où la plupart des habitants sont fortement racistes.
Résumé

Dans le Mississippi des champs de coton, dans une petite bourgade sordide, Sparta, un crime vient d'être commis : un industriel sur le point de monter une usine est retrouvé assassiné dans la rue. Un voyageur inconnu assis dans le hall de la gare est arrêté par l'adjoint du shérif, il est aussitôt accusé du meurtre car il est noir et a beaucoup d'argent sur lui. Après vérification de son identité, il s'avère que cet homme venu de Philadelphie est Virgil Tibbs, SIDNEY POITIERun officier de police de cette ville. Il est alors relâché sans un mot d'excuse. Son supérieur lui ordonne alors de rester à Sparta et de collaborer avec le shérif Gillespie ROD STEIGER pour retrouver le meurtrier, demande appuyée par la veuve de la victime qui n'a pas confiance dans la police locale2,3.
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Mais débusquer l'assassin se révèle une tâche difficile, plusieurs fausses pistes sont écartées. Si le chef de la police a des préjugés contre ce Noir qui prétend lui donner des leçons, Tibbs n'en est pas exempt : pour lui le commanditaire de l'assassinat ne peut être que l'ignoble planteur raciste. La vérité va se révéler plus complexe et moins manichéenne.
vous l'avez compris nous sommes géographiquement et politiquement dans le Sud des Etats Unis en plein pays raciste TIBBS, dans le cadre de son enquête se trouvera confronté à un haut personnage industriel de SPARTA rencontre pas neutre puisque son interlocuteur le giflera et le policier noir lui rendra sa gifle scandale dans un film qui serait un sujet de ciné-club un noir qui gifle un blanc
finalement il apparaîtra que le mobile du meurtre et les personnages incriminés nous surprendront au moment de leur découverte !
quand je disais film de cine-club quand Gillespie raccompagnera Tibbs à la gare pour reprendre son train ce sera lui le porteur de valise ainsi on le fait pour rendre service à un ami ce simple geste bien compliqué nous permet de nous rendre compte de toute l'évolution des personnages que le film nous aura fait vivre . Raisons suffisantes pour vous recommander de découvrir ce film si vous ne le connaissez pas ! :pouce: :pouce: :pouce: :clap: :clap: :clap: :prie:
A noter la présence au montage du futur réalisateur Hal Ashby.pour conclure je me permets de vous inviter à découvrir l'intervention d'un ami contributeur sur le site de DVD Toile son texte résume très bien tous les points qui font de ce film une rencontre pas ordinaire pour l'époque de sa sortie ! (un grand merci à Dumbledore ! :pouce: :clap: :clap: :paix:
juste avant Devine qui vient dîner, Dans la chaleur de la nuit est le premier film hollywoodien avec un black (Sydney Poitier dans les deux cas) dans un film traitant ouvertement du racisme anti-noir. Ici, ce n'est pas dans le cadre de la comédie dramatique que la dénonciation s'opère, mais dans celui d'un autre genre, un genre qui a fait ses preuves dans la cinématographie blanche : le polar.

Au premier niveau, l'histoire est celle d'une simple enquête policière, commençant par la découverte d'un cadavre et finissant par l'arrestation du coupable. Mais l'intérêt est ailleurs, il se trouve dans l'histoire secondaire qui est (comme souvent) une histoire de personnages, une histoire humaine : l'amitié naissante et surprenante entre le policier black et le policier blanc interprété brillamment par Rod Steiger. La force du film repose paradoxalement sur le personnage de Rod Steiger et non pas sur Sydney Poitier qui joue finalement un personnage relativement monolithique, brut de décoffrage, allant toujours droit devant lui, sans hésitation. Rod Steiger est beaucoup plus intéressant car il incarne la réflexion sur le racisme que porte le film. Ses nuances de jeu sont telles que si son rôle est tout simplement celui d'un raciste qui évolue jusqu'au point de n'être plus raciste, son jeu par contre est beaucoup plus fin que cela, car finalement, il est impossible de dire avec assurance s'il est ou non raciste au départ. Il joue le rôle du flic un peu comme le fait Clint Eastwood dans les Inspecteur Harry : avec comme première relation à l'autre le refus et le cynisme. Il est en effet impossible de dire si Rod Steiger se serait comporté autrement avec n'importe qui d'autre. Du coup, le «message » du film sur le racisme est beaucoup complexe, présentant la lutte contre le racisme comme un travail de long haleine sans résultat spectaculaire.

La mise en scène de Norman Jewison est particulièrement brillante, très moderne avec assez peu de ces effets très années 70 qui ont terriblement vieilli, à savoir les zooms (généralement associés à des panoramiques). Le travail sur les cadres est particulièrement efficace, notamment dans l'utilisation des contre-plongées (là aussi très années 70 avec les grands angles) lors de champs contre-champs.
Jusqu'ici, tout va bien !
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