Les romans "Biggles", jamais réédités à ma connaissance, ont été souvent malmenés et affadis par leur passage à la BD, à la notable exception du "Bal des Spitfires".
Ne parlons pas non plus de l'abracadabrandesque version filmée, qui se situe entre le film fantastique et l'adaptation trés approximative.
Mais même en version roman, le captain Johns avait tes tics répétitifs et des invraisemblances assez agacants:
- pilote de la Première guerre mondiale, l'auteur en est resté imprégné, et n'a pas réactualisé ses connaissances. Les épisodes qui traitent de la seconde GM sont surréalistes quand aux possibilités des avions et des conditions du combat: jamais de contact radio, pas de pc ops, les spitfires se posent dans un champ, et repartent avec la même facilité (quand on sait que le moteur du spit ne pouvait être démarré qu'avec un chariot de batteries). Les évolutions des avions en combat, telles qu'elles sont décrites, sont plus conformes à celles des biplans de 1917 qu'aux monoplans de 1940.
- les personnages féminins sont encore plus rares que dans la BD Tintin (et pourtant!) et témoignent d'une regrettable misogynie, bien éloignée des comportements réels des pilotes de la 1e et 2e guerre mondiale.
- Pour les romans dont l'action se déroule en France, les pilotes français n'existent pas, et d'une manière générale, les personnages britanniques évoluent dans une sorte de pays sans habitants, où n'existent que les militaires britanniques et leurs ennemis allemands. C'est trés british, mais pour le lecteur français, c'est agaçant.
- Saluons, à cet égard, l'effort du créateur du bal des spitfires en BD, qui a attribué la nationalité française à un personnage qui était anglais dans la version roman. Malheureusement, ce frenchy est le calamiteux pilote de Tiger Moth, au plan de vol aléatoire.