Jean-Michel CHARLIER

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laurent
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Message par laurent »

Raymond a écrit :
JYB a écrit : Et on en revient à LA question : le dossier Goscinny de Lire n'étant pas fait par des incapables ni des incultes, pourquoi ce black-out de JM Charlier...??
Parceque Goscinny, à travers Astérix , est un nom plus porteur pour faire vendre un dossier, comme celui de "Lire".

C'est Astérix qui a fait connaitre Goscinny du grand public, et c'est Goscinny qui donne du poids au numéro de "Lire".

En matière de presse on ne peut pas parler d'audimat, mais ça y ressemble fortement !

Raymond
Accessoirement, c'est aussi que c'est le trentième anniversaire de la mort de Goscinny. D'où la parution de ce dossier et de quelques autres publications.
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juliet-fox
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Message par juliet-fox »

laurent a écrit : Accessoirement, c'est aussi que c'est le trentième anniversaire de la mort de Goscinny. D'où la parution de ce dossier et de quelques autres publications.
Le choix du magazine Lire de rendre un hommage à Goscinny n'est pas en cause. C'est bien la moindre des choses de rappeler son apport à la littérature du XXe siècle en général, et à la BD en particulier.

Ce qui intrigue JYB et d'autres forumistes (qu'il est beau ce vocable, je ne manque jamais une occasion de l'utiliser :wink: , ça sonne un peu comme fum... :lol: ) comme moi, c'est que son complice durant plusieurs décennies soit à ce point occulté de la revue.

Personne ne comprendrait qu'on parle de Goscinny sans citer Uderzo, Morris ou encore Tabary et Sempé.
Il est assez compréhensible qu'on ne mentionne pas systématiquement Franquin, Berck, Attanasio, Martial, Macherot, Maréchal, Bob de Moor, Gillain, voire Gotlib.
Mais passer sous silence Charlier revient à travestir les faits.

Voici cette fois quelques extraits tirés de "Goscinny et moi", par José-Louis Bocquet, Flammarion 2007, où JLB (ne pas confondre avec JYB :wink: ) recueille 30 témoignages de Claude Goscinny (soeur du scénariste) à Anne Goscinny (fille de René) en passant par Morris, Uderzo, Sempé, Tibet, Tabary, Fred, Cabu, Gotlib, Bretécher, Bilal, Druillet, Giraud, etc...
A la lecture de cet ouvrage, consacré à Goscinny, on comprend la surprise de certains de voir occulter le nom de Charlier dans dossier du magazine Lire. Qu'on en juge.

Commençons donc par Jean Graton (Michel Vaillant, Julie Wood, Les Labourdet)
"je suis entré à la World un vendredi 13... Charlier m'a demandé : ça vous intéresse, la bande dessinée...
question (par JLB pour José Louis Bocquet) : Il y avait une bonne ambiance ?
Excellente. Il y avait le meneur d'oeuvre, qui était Charlier, et comme dessinateurs il y avait Hubinon, Attanasio, Paape et moi. C'était la grosse rigolade.
...
Un jour arrive Troisfontaine qui nous dit : "je vous présente René Goscinny."
Uderzo a fait partie de la bande rapidement.
question : Vous n'avez jamais travaillé directement avec Goscinny ?
Non, ... mais il allait avec Charlier et toute notre bande faire la fête au "Boeuf sur le toit".
question : Vous connaissez le fameux épisode de la charte des auteurs. Vous étiez à cette réunion ?
On voulait changer les idées, et Charlier a bien parlé. Le lendemain... tous les éditeurs étaient au courant."


Poursuivons avec Attanasio (Bob Morane, le signor Spaghetti) :
"J'ai rencontré Troisfontaine par le copain d'un copain... J'ai montré les petits albums que j'avait faits en Italie, puis Jean-Michel Charlier et lui (Troisfontaine) m'ont engagé."

Passons à Yvan Delporte (rédac-chef de Spirou, fondateur du Trombonne illustré, scénariste de diverses séries humoristiques :
"question : En 1956, avez-vous participé à la fameuse réunion de dessinateurs ?
Goscinny et Charlier étaient les plus en vue.
"question : L'année 1968 est une année de bouleversements pour la BD. Goscinny et Charlier sont remis en cause...


Mêmes souvenirs pour Franquin (qu'on ne présente plus)
Un jour, René, Charlier et Albert ont voulu réunir tous ces gens pour parler des intérêts des dessinateurs.

Donnons la parole à JL Bocquet :
"Le 29 octobre 1959 sort en kiosque le premier numéro de Pilote... Directeur de la Publication : Hébrard ; Rédacteur en chef : Clauteaux ; Rédacteur en chef adjoint : Raymond Joly ; Directeur artistique : Charlier ; secrétaire de rédaction : René Goscinny.
...
Fort de ses relations avec les éditions Dupuis dont il est l'un des principaux fournisseurs, Charlier approche les imprimeurs de Marcinelle.
...
1968 Changement dans l'organigramme. Du poste de rédacteur en chef, Goscinny est passé à celui de directeur, remplacé par Pradal qui partage sa nouvelle responsabilité avec Charlier. Puisqu'on l'a pris pour un patron, Goscinny a décidé de jouer le jeu jusqu'au bout... Le voila directeur.
...
Charlier a rendu son tablier de rédacteur en chef... Goscinny et Charlier ne voient plus l'évolution de Pilote d'un même oeil... Après treize années passées ensemble au marbre du journal, les deux amis se séparent. Ou plutôt, Charlier laisse Goscinny seul aux commandes. Il n'y aura pas de combat des chefs. Dans la hiérarchie, leurs positions respectives ont changé avec le temps. Au delà de l'amitié, Goscinny est devenu le patron de Charlier.
Charlier restera chez Dargaud en devenant directeur de l'édition, responsable de la publication des albums."

Que dit Guy Vidal ? (scénariste (repreneur des Gringos), rédacteur en chef du mensuel Pilote)
"Dans la pièce d'à côté, il y a les deux bureaux, face à face, de Goscinny et Charlier. Le bordel de Charlier que Goscinny repousse tous les matins pour avoir son espace vierge. ..
Mon premier reportage doit m'arriver par Pradal. C'est lui qui discute avec Charlier et Goscinny. Quand je rend mes papiers, c'est forcément Pradal au début qui critique, et après, c'est un contact direct, suivant les papiers, avec Charlier ou Goscinny.


Je terminerai ces citations et extraits (qui deviennent fastidieux à la longue) en donnant la parole à Jean Giraud, le dessinateur du lieutenant Blueberry, qui prit la direction des contestataires qui s'en sont pris à la direction de Pilote en 1968.
question : Est-ce par l'intermédiaire de Gillain que vous rencontrez Charlier ?
"Oui, peut-être... Je l'ai rencontré par l'intermédiaire de Pilote parce que j'y ai mis les pieds la première fois en 1962 ou 1963 pour présenter un travail, et que là-bas, à l'époque, on se retrouvait automatiquement devant Charlier.


Bien sûr, le bouquin de Bocquet renferme des dizaines d'autres citations et passages où le nom de Charlier est immédiatement accolé à celui de Goscinny.
C'est bien ce qui nous trouble face au dossier de Lire, paru en 2007, quelques mois après la publication du recueil de souvenirs (Goscinny et moi, par JL Bocquet, Flammarion) dont je viens de tirer ces passages.
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laurent
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Message par laurent »

juliet-fox a écrit :Personne ne comprendrait qu'on parle de Goscinny sans citer Uderzo, Morris ou encore Tabary et Sempé.
Oh, tu sais, on entend bien dire, et ces jours-ci encore plus, que Goscinny était le père, ou le créateur, c'est selon, d'Astérix, Lucky Luke, Iznogoud et le Petit Nicolas, comme si les autres n'étaient que de simples mères porteuses.
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juliet-fox
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Message par juliet-fox »

Cela étant, ce numéro du magazine Lire est bien entendu indispensable à tous ceux qui s'intéressent un tant soi peu à la bande dessinée et donc à l'apport de René Goscinny à cette forme artistique.

Je signale au passage, sur ce topic consacré à Charlier, et malgré une absence totale de rapport avec l'aéronautique, la parution d'une BD (oeuvre posthume s'agissant du dessinateur) dont les planches s'étaient égarées et qui viennent d'être retrouvées par le fils du génial dessinateur disparu : il s'agit de "Faust", une adaptation en BD datant du début des années 80, inspiré de l'histoire du docteur qui vendit son âme au diable en échange de la jeunesse, à partir du livret de l'opéra éponyme.
Particularité : les auteurs en sont Rodolphe pour le texte (transcription à partir du livret) et Raymond Poïvet au dessin. Poïvet fut le dessinateur d'Allo DMA (héros Guy Lebleu inspiré du reporter Christian Brincourt) pour cette série écrite par JM Charlier et publiée en feuilleton dans les premières années du journal Pilote et dont deux albums en noir et blanc parurent chez Glénat à la fin des années 70*.
Poïvet est cependant davantage connu comme dessinateur de la célèbre série fleuve d'anticipation-fiction du journal Vaillant puis de Pif, "Les Pionniers de l'Espérance".

*Pour ceux qui veulent en savoir plus sur Allo DMA (Guy Lebleu), je ne peux que conseiller de se reporter au site créé par Jean-Yves Brouard www.jmcharlier.com.
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Message par JYB »

Rien à voir avec l'aviation ni avec Charlier en effet, sinon que Poïvet fut un de ses dessinateurs sur une autre série (Allô DMA, cité par Juliet Fox), et que c'est un excellent dessinateur injustement oublié par le public. Ce manque de reconnaissance et d'appréciation empêcherait sans doute, hélas, le succès d'une réédition d'Allô DMA, même scénarisé par JM Charlier (mais sait-on jamais...?). L'adresse exacte pour voir la page d'Allô DMA sur mon site jmcharlier.com : http://www.jmcharlier.com/allo_dma.html (tiens, j'en ai profité pour apporter, dans le texte d'introduction, quelques menues modifications de mise en page).
A noter que Francis Nicole, dessinateur de Missions "Kimono" - et là, on retombe sur nos pieds en revenant à Aéroplanète... -, a pour maîtres et modèles, depuis toujours, Raymond Poïvet et René Follet, qu'il trouve tous les deux "fabuleux" (c'est son mot) - le second fut lui aussi un dessinateur de JMC... Et on retombe une second fois sur nos pieds en revenant au sujet de ce topic qui parlait ces jours derniers du rôle de JM Charlier comme "locomotive", défricheur de talents et modèle pour nombre d'auteurs de BD d'hier et d'aujourd'hui, un rôle lui aussi occulté dans ce numéro de Lire qui nous a récemment agités...
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Message par JYB »

Pour finir (?) avec la question du black-out du nom Jean-Michel Charlier dans le numéro spécial de Lire consacré à René Goscinny, voici un extrait du site Internet officiel du scénariste d'Astérix (goscinny.net) :
"1959. Le 29 octobre, naissance d'Astérix et du journal Pilote (...), un journal mythique qui va révolutionner la bande dessinée. René Goscinny s'y révélera un formidable patron de presse et un prodigieux découvreur de talents. Goscinny est l'un des fondateurs de Pilote. Il assure tout d'abord le secrétariat de rédaction puis prend la direction de la rédaction. Les lecteurs retrouvent Pistolin, le Petit Nicolas et Jehan Soupolet. René Goscinny crée également pour Pilote Jacquot le mousse, puis (...) La Potachologie illustrée, d'où émergera le Grand Duduche (avec Cabu, en 1962). Pilote connaît ses premières difficultés financières. En décembre 1960, Georges Dargaud rachète le journal pour un franc symbolique. René Goscinny rentre au comité de rédaction..."
Et Jean-Michel Charlier dans l'aventure...?
Plus loin sur le même site, il est question de la date charnière de mai 1968 dans l'histoire du journal Pilote et des conséquences de la rupture au sein de la rédaction. Pas un mot sur JMC, il n'existe pas et n'est pas cité une seule fois dans toute la biographie de Goscinny relative à l'histoire de ce journal.
Encore un peu plus loin, il est écrit : "1969. Denoël publie Tous les visiteurs à terre, un roman en forme de chronique témoignant de la passion de Goscinny pour les voyages en mer. Ce livre prouve que Goscinny est un écrivain à part entière. (Réédité en 1997 chez Actes Sud.) Cet intérêt pour les bateaux est à l'origine des nombreux voyages d'Astérix et Obélix sur les mers? au grand dam des pirates : « Fuyons s'il en est encore temps ! »"
C'est tout sur ce court sujet et pas un mot pour dire que ces pirates sont un pastiche des personnages de Barbe-Rouge, une fameuse série scénarisée par l'ami et complice de Goscinny, un certain Jean-Michel Charlier qui, pendant des années, comme on l'a lu quelques posts plus haut, travailla, au sein de la rédaction du journal, à un bureau qui était accolé à celui de Goscinny...
Accessoirement, je reprends un passage du seul livre qui existe sur JMC, l'album déjà cité Un réacteur sous la plume, éditions Dargaud, par Guy Vidal. L'auteur y évoque le salon d'Angoulême 1986 dont le Grand prix de la ville est attribué à Jacques Lob (entré à Pilote en 1963). Guy Vidal, présent, félicite Lob pour son prix, et, raconte-t-il, "je l'entends murmurer : "J'aurais préféré que ça me vienne après Jean-Michel...". L'intéressé fait mine de s'en moquer. Jacques et moi, nous ignorons que nous irons ensemble à son enterrement (trois ans plus tard), et qu'après..." Je note que Lob n'a pas dit :"que ça me vienne après René..." (ou alors Guy Vidal n'a pas été complet, ce qui serait dommage ?).
Eh oui, aussi étonnant que ça puisse paraître, Jean-Michel Charlier n'a jamais eu de Grand prix à Angoulême... Ailleurs dans l'ouvrage, Guy Vidal raconte : "Ne dit-on pas qu'un des augustes membres de l'Académie des Grands prix d'Angoulême lança, une année, alors qu'il était question de lui attribuer (enfin) un Grand prix : "C'est ça ! Et l'année prochaine, on fera le salon du Bourget... en même temps que celui de l'armement !". Pas de Grand prix, donc, pour celui qui l'aura mérité dix fois, et aucune mention de son rôle et presque pas de son nom dans le numéro HS de Lire alors qu'il l'aurait tout autant mérité...
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Raymond
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Message par Raymond »

JYB a écrit :Pour finir (?) avec la question du black-out du nom Jean-Michel Charlier dans le numéro spécial de Lire consacré à René Goscinny, voici un extrait du site Internet officiel du scénariste d'Astérix (goscinny.net) :
"1959. Le 29 octobre, naissance d'Astérix et du journal Pilote (...), un journal mythique qui va révolutionner la bande dessinée. René Goscinny s'y révélera un formidable patron de presse et un prodigieux découvreur de talents. Goscinny est l'un des fondateurs de Pilote. Il assure tout d'abord le secrétariat de rédaction puis prend la direction de la rédaction. Les lecteurs retrouvent Pistolin, le Petit Nicolas et Jehan Soupolet. René Goscinny crée également pour Pilote Jacquot le mousse, puis (...) La Potachologie illustrée, d'où émergera le Grand Duduche (avec Cabu, en 1962). Pilote connaît ses premières difficultés financières. En décembre 1960, Georges Dargaud rachète le journal pour un franc symbolique. René Goscinny rentre au comité de rédaction..."
Et Jean-Michel Charlier dans l'aventure...?
Plus loin sur le même site, il est question de la date charnière de mai 1968 dans l'histoire du journal Pilote et des conséquences de la rupture au sein de la rédaction. Pas un mot sur JMC, il n'existe pas et n'est pas cité une seule fois dans toute la biographie de Goscinny relative à l'histoire de ce journal.
Encore un peu plus loin, il est écrit : "1969. Denoël publie Tous les visiteurs à terre, un roman en forme de chronique témoignant de la passion de Goscinny pour les voyages en mer. Ce livre prouve que Goscinny est un écrivain à part entière. (Réédité en 1997 chez Actes Sud.) Cet intérêt pour les bateaux est à l'origine des nombreux voyages d'Astérix et Obélix sur les mers? au grand dam des pirates : « Fuyons s'il en est encore temps ! »"
C'est tout sur ce court sujet et pas un mot pour dire que ces pirates sont un pastiche des personnages de Barbe-Rouge, une fameuse série scénarisée par l'ami et complice de Goscinny, un certain Jean-Michel Charlier qui, pendant des années, comme on l'a lu quelques posts plus haut, travailla, au sein de la rédaction du journal, à un bureau qui était accolé à celui de Goscinny...
Accessoirement, je reprends un passage du seul livre qui existe sur JMC, l'album déjà cité Un réacteur sous la plume, éditions Dargaud, par Guy Vidal. L'auteur y évoque le salon d'Angoulême 1986 dont le Grand prix de la ville est attribué à Jacques Lob (entré à Pilote en 1963). Guy Vidal, présent, félicite Lob pour son prix, et, raconte-t-il, "je l'entends murmurer : "J'aurais préféré que ça me vienne après Jean-Michel...". L'intéressé fait mine de s'en moquer. Jacques et moi, nous ignorons que nous irons ensemble à son enterrement (trois ans plus tard), et qu'après..." Je note que Lob n'a pas dit :"que ça me vienne après René..." (ou alors Guy Vidal n'a pas été complet, ce qui serait dommage ?).
Eh oui, aussi étonnant que ça puisse paraître, Jean-Michel Charlier n'a jamais eu de Grand prix à Angoulême... Ailleurs dans l'ouvrage, Guy Vidal raconte : "Ne dit-on pas qu'un des augustes membres de l'Académie des Grands prix d'Angoulême lança, une année, alors qu'il était question de lui attribuer (enfin) un Grand prix : "C'est ça ! Et l'année prochaine, on fera le salon du Bourget... en même temps que celui de l'armement !". Pas de Grand prix, donc, pour celui qui l'aura mérité dix fois, et aucune mention de son rôle et presque pas de son nom dans le numéro HS de Lire alors qu'il l'aurait tout autant mérité...
Jean Yves, tu va me dire que je ne décolle pas de mon idée, mais on ne connait Goscinny que grace à Astérix qui, au niveau succés, dépasse tout ce qui fait d'autre en BD.
Si on avait inversé les rôles entre Goscinny et Jean Michel Charlier, c'est ce dernier qui aurait le succés.
Notons, comme tu le fait tres bien, que trés peu, vraiment trés peu de gens, ont remarqué que les Pirates dans Astérix ne sont autre que Barbe-Rouge, Triple patte, Baba et Eric, héros naturellement inventés par Jean Michel Charlier, que ces gens ne pensent même pas pouvoir découvrir dans des albums indépendants.

Pauvre culture française.......................

Raymond
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Raymond a écrit :Pauvre culture française.......................
Dans le cas qui nous occupe, ce n'est plus un manque de culture, c'est carrément une manoeuvre délibérée pour taire le nom de Jean-Michel Charlier, puisque, en fonction des exemples que nous avons cités ces derniers temps ici-même, cette occultation volontaire est opérée par des gens qui sont parfaitement au courant du rôle et de l'importance de JMC dans l'histoire de la BD européenne pendant 40 ans, à partir du lendemain de la guerre, et en particulier de son rôle et de son importance au côté de René Goscinny. Donc, je repose la question du début : pourquoi ?
Que René Goscinny ait été une "locomotive" et doive être mis en avant dans toute biographie, oui, mais après le milieu des années 1960 et grâce au succès d'Astérix, et après la mise à l'écart des séries de JMC dans Pilote découlant de la nomination de René Goscinny à un poste clé. Avant ça, la "locomotive" et le compagnon de route indissociable, c'était JMC (relire les posts précédants).
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Raymond
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Message par Raymond »

JYB a écrit : Que René Goscinny ait été une "locomotive" et doive être mis en avant dans toute biographie, oui, mais après le milieu des années 1960 et grâce au succès d'Astérix, et après la mise à l'écart des séries de JMC dans Pilote découlant de la nomination de René Goscinny à un poste clé. Avant ça, la "locomotive" et le compagnon de route indissociable, c'était JMC (relire les posts précédants).
Dans le monde qui est le notre, facilité et rentabilité immédiate sont les deux seuls critères importants, c'est pourqoui, parler de Goscinny en réinterprétant tout ce qui a déja été dit et fait, est plus rentable et plus facile, que de vouloir faire oeuvre utile en mettant sous les yeux du français moyen toute l'oeuvre (et dieu sait si elle est considérable, donc beaucoup de boulot) de Jean Michel Charlier, pour l'instant méconnu du grand public.
Je sais, Jean Yves, que par tes origines, tu trouveras que cette forme de journalisme ne répond pas à ce que tu (nous) attends(dons), mais c'est la société actuelle qui veut ça. On préfére réécrire ce que tout le monde connait déja, en se disant (peut être)qu'il doit y avoir encore, quelque part, des gens qui l'ignorent (???), plutot que de travailler à faire avancer la culture moyenne.

Vouloir occulter l'oeuvre de Jean Michel Charlier, serait à contrario, déja une première forme de reconnaissance, or, je pense, à mon humble avis, que ça ne va même pas jusque là .

Raymond
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juliet-fox
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Message par juliet-fox »

JYB a écrit :Rien à voir avec l'aviation ni avec Charlier en effet, sinon que Poïvet fut un de ses dessinateurs sur une autre série (Allô DMA, cité par Juliet Fox), et que c'est un excellent dessinateur injustement oublié par le public. Ce manque de reconnaissance et d'appréciation empêcherait sans doute, hélas, le succès d'une réédition d'Allô DMA, même scénarisé par JM Charlier (mais sait-on jamais...?). L'adresse exacte pour voir la page d'Allô DMA sur mon site jmcharlier.com : http://www.jmcharlier.com/allo_dma.html (tiens, j'en ai profité pour apporter, dans le texte d'introduction, quelques menues modifications de mise en page).
A noter que Francis Nicole, dessinateur de Missions "Kimono" - et là, on retombe sur nos pieds en revenant à Aéroplanète... -, a pour maîtres et modèles, depuis toujours, Raymond Poïvet et René Follet, qu'il trouve tous les deux "fabuleux" (c'est son mot) - le second fut lui aussi un dessinateur de JMC... Et on retombe une second fois sur nos pieds en revenant au sujet de ce topic qui parlait ces jours derniers du rôle de JM Charlier comme "locomotive", défricheur de talents et modèle pour nombre d'auteurs de BD d'hier et d'aujourd'hui, un rôle lui aussi occulté dans ce numéro de Lire qui nous a récemment agités...
Et Raymond Poïvet, dont le style graphique peut donner une impression d'inachevé tant il préfèrait laisser visibles une partie des crayonnés, joua probablement un rôle non négligeable lors du lancement de Pilote par la série Allo DMA (sur textes de Charlier) mais aussi grâce au fameux Atelier 63 qu'il avait fondé en 1945/46, accueillant au début des dessinateurs (proches du journal Vaillant) tels Christian Gaty et Robert Gigi, Lucien Nortier, Francisco Hidalgo, Mandrika, et Guy Mouminoux (Dimitri) et plus tard de nombreux visiteurs dont le nom est devenu célèbre dans le landernau de la BD comme notamment Claude Forest (Barbarella entre autres), JP Dionnet (co-fondateur de Métal Hurlant), Parras, Claude Moliterni, Paul Gillon, Marijac, Serres, Duteurtre, Druillet, Uderzo (Albert, bien sûr), F'murr (Génie des Alpages), Pierre Dupuis mais aussi dans celui du cinéma (le comédien Daniel Cauchy et le cinéaste Alain Resnais).
Parmi les auteurs et dessinateurs cités, nombre d'entre eux ont participé à un moment ou à un autre à l'aventure de Pilote et ont parfois même travaillé avec Charlier.
Cet atelier 63 fut un lieu convivial d'échanges où des auteurs très isolés pouvaient se rencontrer et profiter d'aide et de conseils divers. D'une certaine manière, Poïvet (qui était et demeure admiré par nombre de dessinateurs BD) eut un peu un role de père ou de grand frère vis-à-vis des plus jeunes qui fréquentaient cet atelier, un peu comme le fit un Joseph Gillain (Jijé) à son propre domicile. Joseph Gillain, un autre proche de Charlier qui forma et/ou influença un grand nombre de dessinateurs tous devenus célèbres, humoristiques (Franquin, Morris, Will, Mouminoux) ou réalistes (Jean Giraud Moebius, Jean-Claude Mézières, Hermann, Mouminoux, etc...)

On se rend compte une fois de plus que JMC ne fut pas un découvreur de talents par hasard mais bien parce qu'en véritable professionnel, il était toujours proche de ceux qui ont joué un grand rôle dans l'évolution de la BD de 1946 à sa propre mort.
Souvenons nous qu'Hergé fit appel à Charlier pour le film "Tintin et le lac au Requin" (probablement comme consultant sur les questions d'ordre aéronautique).
JYB a écrit :
Raymond a écrit :Pauvre culture française.......................
Dans le cas qui nous occupe, ce n'est plus un manque de culture, c'est carrément une manoeuvre délibérée pour taire le nom de Jean-Michel Charlier, puisque, en fonction des exemples que nous avons cités ces derniers temps ici-même, cette occultation volontaire est opérée par des gens qui sont parfaitement au courant du rôle et de l'importance de JMC dans l'histoire de la BD européenne pendant 40 ans, à partir du lendemain de la guerre, et en particulier de son rôle et de son importance au côté de René Goscinny. Donc, je repose la question du début : pourquoi ?.
Je partage entièrement le point de vue de JYB sur cette question. Comme lui, je n'ai pas de réponse mais j'aimerais bien comprendre les raisons de cette lacune volontaire.

Pour les gens de télévision, de radio, de presse et autres médias, même s'ils n'ont, pour certains d'entre eux, jamais lu un seul épisode de Los Gringos, de Barbe Rouge, ou encore de Buck Danny, le nom de Jean-Michel Charlier doit tout de même évoquer les différentes séries télévisées qui passèrent aux heures de grande écoute comme principalement "Les Chevaliers du Ciel" et dans une moindre mesure "La Mer est Grande" ou "Les Diamants du Président", mais aussi les fameux "Dossiers Noirs" qui, ont peut le supposer, sont peut être étudiés dans les écoles de journalistes.
Toutes ces émissions, qu'il s'agisse de feuilletons télévisés (fictions) ou de reportages sur la Maffia, l'affaire Staviski, l'histoire secrète du pétrole, l'espionnage, l'assassinat de JF Kennedy, etc... se sont tout de même déroulées sur deux bonnes décennies... Cela laisse des traces ! Presque autant que "Le Viager" ou les dessins animés d'Astérix et de Lucky Luke.
JYB
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juliet-fox a écrit :Raymond Poïvet joua probablement un rôle non négligeable lors du lancement de Pilote par la série Allo DMA (sur textes de Charlier).
Il a commencé dès le numéro 1 par une série de science-fiction, Mark Trent. Embauché donc par Charlier et Goscinny qui s'occupaient de toute la partie BD du magazine. Allô DMA a été créé deux ans après le lancement de Pilote.
juliet-fox a écrit :Souvenons nous qu'Hergé fit appel à Charlier pour le film "Tintin et le lac au Requin" (probablement comme consultant sur les questions d'ordre aéronautique).
Le rôle de JMC fut minime sans doute, car, pour avoir vu le film, je crois pouvoir dire qu'il n'y a rien de Charlier dans ce scénario... Sans doute est-ce plutôt Greg, scénariste du film, qui a fait appel à JMC, sans doute encore pour des conseils, vu qu'ils bossaient pour les mêmes canards à l'époque (Pilote et Tintin en particulier - un peu Tintin pour Charlier), que ces canards faisaient partie de la même maison et que les deux scénaristes, en tout cas, se connaissaient depuis très longtemps (bien avant que Charlier ne connaisse Goscinny, si mes sources sont bonnes). En fait je ne connais pas le détail de cette collaboration ponctuelle de JMC sur ce film d'animation, et je ne sais pas s'il fallait l'accord de Hergé pour cela ? Mais de toute façon, Hergé et Charlier se connaissaient, bien sûr (forcément ! Voir la photo des deux ensemble, sur mon site jmcharlier.com, à la page des Portraits).
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juliet-fox
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Message par juliet-fox »

Une rumeur circule en ce moment concernant l'abandon par Jean Giraud de la série (principale) Blueberry.

Cette rumeur est-elle fondée ? Auquel cas, se poserait une fois de plus l'épineux problème de la reprise délicate d'une série majeure créé par Jean-Michel Charlier.

Blueberry est une des quatre plus importantes séries de JMC Buck Danny, Tanguy, et Barbe Rouge. Elle fut une des séries phares du journal Pilote, et après la disparition de ce journal, on retrouva occasionnellement le célèbre lieutenant dans les pages de Tintin, de Spirou et même de Métal Hurlant. Au scénario comme au dessin, ce western dessiné renouvela les lois du genre à un tel point que les westerns en BD après Blueberry ne furent plus jamais comme avant.

Cette rumeur d'un abandon ou d'une reprise de la série mère (la série fille dérivée "Jeunesse de Blueberry" est actuellement entre les mains de Corteggiani (textes) et Blanc-Dumont (dessins) n'est elle pas liée à la parution prochaine d'un épisode spin-off de XIII par Giraud sur texte de Van Hamme, dans le cadre d'une vaste opération médiatico-commerciale orchestrée par Dargaud et Van Hamme ?

Je dois dire que pour l'instant je n'ai rien lu dans la presse concernant Blueberry, à quelques jours avant la sortie du XIII dessiné par Jean Giraud ( seulement quelques jours après la parution récente de "Apaches", un album "composite" reprenant les flash-backs (remixés avec quelques pages inédites) qui figuraient dans le dernier cycle de Mister Blueberry et qui concernaient des faits s'étant déroulés chronologiquement avant l'épisode "Fort Navajo", 1er album de la série.

C'est notamment dans des librairies spécialisées que certains bruits circulent, mais on entend tellement de choses qu'il me parait difficile d'y accorder pour l'instant un quelconque crédit.
Il me semblait au contraire que Jean Giraud semblait heureux, ces dernières années, de pouvoir faire vivre le personnage de Blueberry auquel il est attaché.

On sait par ailleurs que Jean Giraud, considérant que Blueberry est devenu un mythe (à l'instar de Sherlock Holmes, Tarzan, etc...), a toujours eu envie de le voir dessiné ponctuellement comme ce fut le cas avec les 3 titres confiés à Vance, à d'éminents confrères (qui devraient néanmoins respecter un "cahier des charges" pour ne pas dénaturer la série). En quelque sorte, expérimenter dans l'autre sens, ce qu'il fit en dessinant pour la Marvel, sur textes de Stan Lee, un cycle du Silver Surfer qui eut un impact considérable sur les talentueux dessinateurs de comic books US. La Marvel après cela, édita d'ailleurs en une série de très beaux albums brochés sur papier glacé et couvertures inédites, les principaux titres de Blueberry.
D'une certaine manière, l'épisode de XIII (La version Irlandaise) qui paraîtra le 13 novembre prochain en marge de l'ultime album de la série principale (Le dernier round, avec Vance aux pinceaux) s'inscrit un peu dans une démarche similaire.
Dans une moindre mesure, les somptueux dessins d'Arzach (personnage créé par Moebius alias J. Giraud) par des dessinateurs Américains et Japonais (Miyazaki) réunis dans des portfolios, ou au même titre les nombreux dessins de Batman, Punisher, Superman, Iron Man, Nausicaa, etc... par Giraud/Moebius, ces travaux (dessins uniquement sans constituer une BD avec scénario) procédent davantage de l'hommage qu'il convient de rendre à des personnages devenus mythiques (à la suite de films ou dessins animés).
J'ai toujours eu pour ma part cette impression que Giraud était favorable au "prêt" de son personnage, sans pour autant le céder (avec les droits y associés) de façon définitive.

Peut-être que Philou pourrait nous éclairer (devrais-je dire rassurer ?) sur ce point.
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laurent
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Message par laurent »

Une reprise par JYB et Francis Nicole ?
Ok, je :arrow:
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juliet-fox
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Message par juliet-fox »

laurent a écrit :Une reprise par JYB et Francis Nicole ?
Ok, je :arrow:
:lol:

JYB au scénario, pourquoi pas ? Je ne sais pas si le western est sa tasse de thé, mais ça peut se concevoir.
Pour ce qui concerne Francis Nicole, dont j'apprécie la rigueur à représenter les avions (et porte-avions), il aurait peut-être un peu de mal à passer d'un genre à un autre en raison des réflexes et automatismes que l'art de dessiner requiert. Et ces automatismes ne seraient pas forcément les mêmes pour un western.

Cela étant, je t'accorde volontiers cher Laurent, que si les dessinateurs réalistes, ont naturellement tendance à se spécialiser, soit dans le contemporain (en ce compris les super héros), soit dans l'historique (en ce compris l'héroic-fantasy où les décors est costumes sont plutôt ceux du Moyen-Age), il est aussi des exceptions (parmi les dessinateurs de Charlier notamment)
Une poignée de grands de la BD ont su illustrer des séries situées dans des contextes bien différents : Hubinon (Barbe Rouge / Buck Danny), Jijé (Jerry Spring / Valhardi, Tanguy), Jacques Martin (Alix / Lefranc), Colin Wilson (Blueberry / Du plomb dans la tête), Hermann (Jugurtha, Comanche, Tours de Bois Maury / Bernard Prince, et plusieurs one shots contemporains).
Pour ma part, je trouve que les dessinateurs réalistes dont le style conviendraient le mieux à Blueberry sont actuellement Colin Wilson (qui fit ses preuves sur plusieurs épisodes de La Jeunesse de Blueberry), François Boucq ou encore Thierry Girod (qui a repris l'an passé la partie graphique du western Durango créé et scénarisé par Yves Swolf), ou Hermann.

Mais encore une fois, les rumeurs évoquées dans mon post précédent sont peut-être infondées ou correspondre à des paroles déformées et réinterprétées. :?:

Il y a quelques années, on a pu découvrir chez les éditions Lug puis Miklo des "one-shot" du western italien "Tex Willer" (créé par Bonelli en Italie et ayant surtout connu des parutions en petit format, peut-être plusieurs centaines d'épisodes) illustrés par de très bons dessinateurs de toute nationalité sur des scénarios de Claudio Nizzi : en France sont parus notamment quelques très beaux albums en noir et blanc dus à Victor de la Fuente (celui des Gringos), Jordi Bernet (Torpedo, Gil Foran), Colin Wilson (Jeunesse de Blueberry, Judge Dredd, etc...), Alphonso Font, ainsi qu'un cycle composé de quatre albums couleurs avec l'Américain Joe Kubert aux pinceaux (intitulé Quatre Tueurs).
Hélas, tous les titres de cette magnifique série parus en Italie n'ont pas été repris en France et notamment le magnifique Tex de Roberto Raviola (alias Magnus) n'a pas été édité dans l'Hexagone.
J'aurais plutôt tendance à penser que Jean Giraud pourraît être attaché à cette formule plutôt qu'à une cession définitive de ses droits sur un personnage comme Blueberry.
En ce qui me concerne, j'ai trouvé l'expérience sur Tex très intéressante. Tous les auteurs ont respecté un cahier des charges et le personnage était animé par un seul scénariste, ce qui a maintenu une cohérence indispensable.
olivier
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Message par olivier »

Dans le magazine "Avant-premières" de ce mois, il y figure un entretien avec Jean Giraud. Il se dit extrêmement tenté de retrouver l'univers du western, et le style du western. Aussi surprenant que celà puisse paraitre, il a évoqué plusieurs scénarios dont Blueberry 1900 plus axé sur le fantastique. Il me semblait que ce projet n'était d'ailleurs pas nouveau, et qu'il avait suscité d'ailleurs quelques problèmes....
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