Jean-Michel CHARLIER

JYB · Message par **JYB** » dimanche 14 octobre 2007, 21:37

A noter qu'on a appris le décès aujourd'hui de l'acteur Raymond Pellegrin. Il avait joué en particulier l'un des rôles principaux du feuilleton Le fou du désert, scénarisé par JM Charlier. Voir la page de mon site : http://www.jmcharlier.com/tele_fou_desert.html , où l'on reconnaît Raymond Pellegrin sur une (mauvaise) photo.

Maxwell · Message par **Maxwell** » vendredi 19 octobre 2007, 21:19

rapé, jmcharlier.com indisponible ce soir grrr, mais je persisterai

JYB · Message par **JYB** » vendredi 19 octobre 2007, 21:22

Ah oui, y'a un blème...

Je vais voir ça, mais pas garanti que ça soit restauré immédiatement vu qu'on attaque le week-end...

JYB · Message par **JYB** » samedi 20 octobre 2007, 20:46

Ca y est, la connexion est rétablie...

JYB · Message par **JYB** » mardi 30 octobre 2007, 5:19

Et Jean-Michel Charlier aurait eu 83 ans aujourd'hui...

juliet-fox · Message par **juliet-fox** » mardi 30 octobre 2007, 17:52

Ce qui serait chouette, mais cela restera sans doute un voeu pieu, ce serait une reprise de la série Guy Lebleu.
L'actualité récente nous montre que le métier de reporter est parfois tout aussi dangereux à exercer aujourd'hui que ça l'était dans le monde des années 60 (de Marc Dacier et Guy Lebleu).
Une bonne reprise de cette série serait un sacré bel hommage rendu à son créateur.

JYB · Message par **JYB** » jeudi 01 novembre 2007, 12:56

A signaler la parution, ces jours-ci, d'un numéro spécial du magazine Lire sur le scénariste René Goscinny (HS n°6, La vie secrète de Goscinny). Je le signale pour la qualité de ce numéro, avec pas mal de choses intéressantes et parfois émouvantes, et quelques inédits, sur cet auteur majeur de la BD européenne - voire mondiale.
Mais je le signale surtout pour la pauvreté des références à Jean-Michel Charlier, ce qui est ahurissant quand on connaît le rôle de ce dernier dans la carrière de Goscinny et à ses côtés pendant 25 ans.
Parmi les nombreux documents iconographiques, une seule photo de Goscinny avec Charlier. Très fort ! Les auteurs de ce numéro spécial - ils sont nombreux - n'ont sans doute jamais lu un numéro du magazine Pilote entre 1959 et 1968... Et encore cette photo présente-t-elle 5 auteurs, dont Goscinny et Charlier, à une séance de dédicaces, donc on dirait que Charlier y figure parce que le maquettiste n'a pas pu faire autrement et ne pouvait pas trop recadrer la photo (la même photo, prise sous un autre angle, figure sur mon site jmcharlier.com, à la page des Portraits). Le moins qu'on eusse pu faire, aurait été de publier une photo des deux seuls, ensemble, et ce genre de photos, je le sais, existe. Trois dessins-caricatures, dus à Gotlib et extraits des bandes humoristiques publiées dans Pilote à la bonne époque, montrent Goscinny et Charlier ensemble, en tant que co-rédacteurs en chef de Pilote, mais il y a d'autres personnages dans les dessins et la légende ne dit pas qui est le personnage à côté de Goscinny ou en arrière-plan, donc on ne sait pas que c'est Charlier ni qu'il est le co-rédacteur en chef. Très fort ! (bis).
Quand on évoque la rencontre de Goscinny avec Uderzo en 1951, le nom de JMC n'est pas cité. Quand on évoque la création de Pistolin en 1955, on ne sait pas que Charlier a été le co-rédacteur en chef et le co-créateur de ce magazine préfigurant Pilote avec 4 ans d'avance. Quand le patron de Charlier et Goscinny, le fameux Georges Troisfontaines de l'agence World Press, vire Goscinny en 1956 à la suite d'une non moins célèbre réunion des auteurs qui souhaitent revendiquer un certain nombre de propositions pour défendre la profession, il n'est question que de "Goscinny et quelques-uns de ses amis". Très fort ! Quand on évoque la création de Pilote, Charlier n'est jamais cité. Très fort ! Je ne vais pas énumérer tout ce que j'ai noté dans ce numéro qui est fait pour occulter le rôle et le nom de Charlier, car il y en a trop ; ça me paraît non seulement ahurissant, mais suspect.
Bien sûr, ce numéro est consacré à Goscinny, mais quand même... Quand le nom de Charlier est cité, c'est, dirait-on, contraint et forcé, au détour d'une phrase et du bout des lèvres... Pour avoir épluché ce numéro, je peux préciser que les mentions sont rarissimes. Curieux...
Ce numéro sort à peu près (c'est un hasard) au moment de l'anniversaire de JMC (lire mon court post, plus haut dans ce forum) : eh bien, ce numéro de Lire, quel enterrement de première pour Charlier...!
Si Lire voulait, il pourrait faire un numéro identique, mais sur JMC seul cette fois. Il y aurait de quoi raconter - et là, j'en suis sûr, le nom de Goscinny ne serait pas occulté.

Brieg F. Haslé

cher JYB
je me suis fait exactement les mêmes remarques : ahurissant !
au moins, dans l'excellente biographie de Goscinny que Pascal Ory vient de publier chez Perrin, JMC n'est pas oublié
Brieg Haslé

JYB · Message par **JYB** » jeudi 01 novembre 2007, 14:34

Justement, Pascal Ory est longuement interviewé dans ce numéro HS de Lire mais il cite à peine Charlier... alors qu'il le fait dans son livre... Bizarre...

Brieg F. Haslé

en effet, bizarre
y aurait-il un black out autour de JMC ?

JYB · Message par **JYB** » jeudi 01 novembre 2007, 15:08

C'est ce que j'ai ressenti fortement en lisant le dossier, mais il n'y a pas de raison particulière...??? Uderzo, interviewé dans le magazine, a quand même cité (deux fois seulement, je crois) Charlier et a dit une chose qu'il a déjà dite ailleurs, à savoir qu'il a eu la chance d'avoir bossé pour les deux grands scénaristes de la belle époque, JMC et Goscinny. Ces deux scénaristes étant embarqués ensemble dans les mêmes galères pendant des années, ayant réalisé les mêmes choses (l'un dans le style réaliste, l'autre dans le style humoristique), ayant ensemble travaillé pour faire reconnaître le statut de scénariste et valorisé celui d'auteur de BD, etc., l'un ne peut pas être cité sans l'autre dans un dossier comme celui de Lire, et de toute façon, dans un dossier sur Goscinny, Charlier ne peut pas être oublié ni séparé de ce dernier. Si je peux me permettre, ils étaient un peu comme des frères siamois - et j'utilise le mot "frères" à bon escient, je pense, dans le double sens de "frères d'armes" et de (presque) frères de sang.
Ou alors il faut croire que ma grande passion pour l'oeuvre de Charlier déforme la réalité des choses ?

juliet-fox

JYB a écrit :A signaler la parution, ces jours-ci, d'un numéro spécial du magazine Lire sur le scénariste René Goscinny (HS n°6, La vie secrète de Goscinny).
Mais je le signale surtout pour la pauvreté des références à Jean-Michel Charlier, ce qui est ahurissant quand on connaît le rôle de ce dernier dans la carrière de Goscinny et à ses côtés pendant 25 ans.

Quand on évoque la rencontre de Goscinny avec Uderzo en 1951, le nom de JMC n'est pas cité.
Quand on évoque la création de Pistolin en 1955, on ne sait pas que Charlier a été le co-rédacteur et le co-créateur de ce magazine préfigurant Pilote avec 4 ans d'avance.
Quand on évoque la création de Pilote, Charlier n'est jamais cité. Très fort ! Je ne vais pas énumérer tout ce que j'ai noté dans ce numéro qui est fait pour occulter le rôle et le nom de Charlier, car il y en a trop ; ça me paraît non seulement ahurissant, mais suspect.

Ces omissions sont en effet sidérantes.

Maverick07

JYB a écrit :.... Si je peux me permettre, ils étaient un peu comme des frères siamois - et j'utilise le mot "frères" à bon escient, je pense, dans le double sens de "frères d'armes" et de (presque) frères de sang.
Ou alors il faut croire que ma grande passion pour l'oeuvre de Charlier déforme la réalité des choses ?

On m'a raconté qu'ils travaillaient dans le même bureau, que les affaires de l'un débordaient sur la table de l'autre tellement qu'ils étaient bordélique.

JYB · Message par **JYB** » dimanche 04 novembre 2007, 23:13

Maverick07 a écrit :On m'a raconté qu'ils travaillaient dans le même bureau, que les affaires de l'un débordaient sur la table de l'autre tellement qu'ils étaient bordélique.

Au journal Pilote, du temps où ils en étaient les co-rédacteurs-en-chef, ce sont plutôt les affaires de JMC qui débordaient sur le bureau de Goscinny, car ce dernier était plutôt sobre et bien rangé dans la présentation de son bureau. Mais ce n'est qu'un détail anecdotique dans leur vie professionnelle commune. Je renvoie à une littérature, suffisamment abondante je pense, qui parle de la carrière de l'un et de l'autre.
Avant la période Pilote, il y a eu la période Edifrance, du nom de la société que JMC et Goscinny avaient créée en commun avec Uderzo et un certain Jean Hébrard, et qui permit entre autres la création et la gestion de revues comme Pistolin (la principale revue, qui exista de 1955 à 1958), Clairon, Jeannot et d'autres publications plus éphémères, et qui leur permit aussi d'avoir une activité dans la publicité - hein, ils en ont fait, des choses ensemble, pour réussir dans la BD...! (voir aussi mon site jmcharlier.com, où je raconte en particulier que JMC, au début des années 50, avait emmené Goscinny à bord d'un avion de tourisme pour faire le tour de la région parisienne, à une époque où c'était plus facile qu'aujourd'hui - Goscinny, paraît-il, n'avait pas aimé du tout, et je précise que cette appréhension ne venait pas du fait que JMC fut le pilote de l'avion...).
Tout ça (y compris ce que j'ai précisé dans le long post plus haut), ça crée des liens forts au fil des années, liens qu'il est difficile d'occulter comme cela vient d'être fait dans le dossier de la revue Lire...
Evidemment, j'attends avec impatience les contradicteurs qui me démontreront que je me plante, que Goscinny et Charlier ont eu une carrière et une vie séparées et indépendantes (et donc que le magazine Lire a eu raison d'occulter le nom de Charlier), que le premier ne doit rien au second (et vice versa d'ailleurs), etc.
De toute façon, je ne pense pas que, artistiquement, l'un doive vraiment quelque chose à l'autre, puisqu'ils avaient en eux un talent et un don immenses - sinon que, si l'on en croit le témoignage de JM Charlier, c'est ce dernier qui a mis le pied à l'étrier de Goscinny arrivant des Etats-Unis au tout début des années 50 et qui a facilité la rencontre de Goscinny et d'Uderzo. Mais ils furent en tout cas complémentaires et c'est l'union des deux qui a conduit en particulier à la création de Pilote - ce qui n'est pas rien dans l'histoire de la BD européenne voire mondiale - et au succès de l'un comme de l'autre avec des séries comme Astérix et Blueberry par exemple).

Raymond · Message par **Raymond** » lundi 05 novembre 2007, 14:11

JYB a écrit :Mais je le signale surtout pour la pauvreté des références à Jean-Michel Charlier, ce qui est ahurissant quand on connaît le rôle de ce dernier dans la carrière de Goscinny et à ses côtés pendant 25 ans.
Parmi les nombreux documents iconographiques, une seule photo de Goscinny avec Charlier.

J'ai lu avidement ce numéro de "Lire" parcequ'on ne peut être indifférent à la carrière de Goscinny, mais je suis arrivé au même constat.
Mon opinion est que le neuvième art, se limite encore chez nos contemporains à Tintin et Astérix ! Ces deux succés étant les arbres (énormes) qui cachent la forêt.
Et Jean Michel Charlier dans tout cela ?
En dehors de tous les personnages à qui il a donné vie, en dehors de Pilote, en dehors de tous ses amis, famille, et fanas que nous sommes, qui sait seulement, chez le français moyen, que les fameux "Chevaliers du ciel" sont de lui ? Et encore, bien souvent on ne fait référence qu"au feuilleton TV en oubliant que c'est d'abord une grosse pointure de la BD !

Tout ceci prouve qu'il y a encore beaucoup à faire pour que la BD en général, et pour les auteurs comme JMC en particulier, soient reconnus, et la BD reconnue comme un art noble, intellectuel et académique comme les autres.

La France intellectuelle en est encore restée à la fin du XIXeme siècle, malgré des auteurs classiques au 20eme, et sorti de là, la BD n'est restée que cet amusement d'enfants, amateurs de "petits mickeys" ! En 2007 on en est encore là, en se retranchant derrière la connaissance de Tintin et Astérix, pour se justifier et montrer son "modernisme".
A noter qu'il y a un parallèle à faire, similaire, entre la peinture académique, et le dessin que je pratique et que je défends pour les mêmes raisons, dessin qui reste lui aussi un art réservé aux enfants de maternelle.
Au fait : bande dessinée et dessin, vous voyez le rapprochement?

C'est un sujet que j'aborde facilement avec mes amis, et je ne pense pas que les héritiers et les fans de Jean Michel Charlier ne soient pas du même avis que moi !

Raymond